L'artiste Serge Smulevic, rescapé d'Auschwitz, évoque les couleurs du camp.
J'ai souvent constaté que des tableaux ou dessins concernant les camps et la déportation ont souvent été traduits par des couleurs grises et tristes. Les artistes, qu'ils aient été déportés ou non, établissaient toujours une relation de cause à effet entre la déportation et la grisaille. Je dois les détromper. Tous ceux qui allaient travailler hors des camps ont toujours eu l'occasion de traverser ou de longer des champs. Dès le printemps, les champs se garnissaient de plantes diverses, et en été nous pouvions admirer les coquelicots rouges qui nous rappelaient tant de souvenirs. Que ce soient ces coquelicots, des arbustes ou n'importe quelle autre végétation, nous avions de quoi faire vagabonder notre imagination et non seulement penser au passé mais surtout à l'avenir,et on ne peut se rendre compte à quel point ces fleurs ou arbres nous ont donné de l'espoir, et qu'eux aussi nous ont aidé à vivre. Serge Smulevic,
dans un courriel qu'il m'a adressé, le 3 juillet 2002. |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |