« Bonjour, je m'appelle Samuel et suis en classe de 1ère et j'aurais besoin de renseignements concernant les toutes dernieres déportations des Juifs de France (surtout en quelle année et le mois si possible). »
Le dernier convoi parti de Drancy, est parti le 17 août 1944 (alors que l'insurrection de Paris commence le 19 août). C'est le SS Aloïs Brunner qui s'acharne à déporter les derniers Juifs. Il part d'ailleurs lui même avec ce convoi Il obtient pour sa retraite 3 wagons de batterie DCA en les échangeant contre des porcs.
Brunner transporte avec lui 51 Juifs, surtout des résistants juifs comme Marc Bloch-Dassault. Le train stoppe fréquemment à cause des bombardements et destructions de voies. Dans la nuit du 20 au 21 août, une évasion se produit près de Saint-Quentin (Aisne) : une quinzaine de déportés s'évadent. Puis, par la Belgique, le convoi gagne Buchenwald.![]()
Aloïs Brunner, en 1943
A la fin de la guerre, il y aura 35 survivants sur les 51 déportés, dont 4 femmes.
Une évasion avant le départ
A la suite de la mise en ligne de cette page, j'ai reçu le témoignage suivant concernant une évasion :
Léon WEIL,
mon
père, est passé par Beaune-la-Rolande
et Drancy
entre le 25 novembre
1942 et le 17 août 1944. Ce que je sais, je le tiens de ma
mère Antoinette R.
Quand le
débarquement a vraiment pris pied en
France, à
Drancy comme ailleurs on liquide et on s'en va ! Les SS
préparent un repli mais sans
renoncer à
déporter tous ceux qui survivent encore.
Le convoi du
17 devait partir
tôt le matin de la gare de l'Est.
Le 16
août au soir, les déportés sont conduits
pour la nuit à
Paris dans les étages supérieurs de l'immeuble LEVITAN,
boulevard de
Sébastopol.
Mon père
se retrouve au 6ème, à l'étage du
balcon qui court
sur toute la longueur de la façade. Très
tôt, mais
on y voit déjà puisqu'on est en août,
des Allemands
hurlent sur le trottoir et les chiens aboient.
Mon
père réalise que le balcon n'est pas
gardé. Ainsi
il constate que le 6è
étage est aligné un peu au-dessous du
6è
étage et un peu au-dessus du 5è étage
de
l'immeuble mitoyen'.
Justement,
au 5è étage la fenêtre la plus proche
est ouverte.
Il tente sa chance
: il enjambe la balustrade du balcon et saute dans l'immeuble mitoyen.
(c'est-à-dire dans la pièce du
5è dont
la fenêtre est ouverte.) La pièce est vide.
Personne
ne s'est aperçu de rien. Vers
5h, le locataire qui travaille de
nuit rentre, fournit des vêtements civils à mon
père
qui rejoint ma mère, rue de la Roquette.
Témoignage fourni
par e-mail, par
Berthie Weil, octobre 2003
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