Un extrait d'un texte idéologique du NSDAP (sans date)"La
loi la plus
générale et la plus
impitoyable, en
ce monde, est la lutte pour la vie et son épanouissement la
lutte des races pour leur espace vital."
"(...) Les uns choisissent la voie de la frugalité, de la discipline, de la ténacité, du travail. (...) Ceux-là se caractérisent en général par une fécondité au-dessus de la moyenne, mais évitent autant que possible une lutte ouverte pour assurer à leur descendance un espace vital. À ces races de « coolies et de fellahs » se rattachent le surnombre de la population du globe, le gros des hommes de couleur d'Asie et d'Afrique, et les populations Est-baltes et asiatiques de la Russie. Une fraction restreinte, mais puissante, de la population mondiale a choisi le parasitisme. Feignant intelligemment de s'assimiler, elle cherche à s'établir parmi les peuples sédentaires, à priver ceux-ci du fruit de leur travail par des ruses mercantiles et, en minant perfidement leur esprit, à prendre elle-même le pouvoir. L'espèce la plus connue et la plus dangereuse de cette race est la juiverie. Le troisième groupe, enfin, mène la lutte avec franchise, audace, et conscience de sa supériorité raciale. C'est le groupe des races de Seigneurs et de Guerriers. Elles affrontent la nature pour lui arracher nourriture et trésors du sol, mais elles savent aussi prendre le glaive en main si l'on menace leur liberté ou si d'autres races, notamment des races inférieures, refusent à leur descendance un espace vital insuffisamment exploité. Seules, ces races se sont avérées créatrices sur le plan culturel et capables de former des États. (...) De ces races, la plus grande de toutes est la race allemande." L'époque
contemporaine, 1770-1990 ,
Lausanne, Edipresse / LEP, 1995
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Jean Moulin torturé :les Allemands veulent qu'il mette en causeles troupes noires de l'Armée françaiseJean Moulin était préfet
de l'Eure-et-Loire.
En 1940, il ne fuit pas et reste à Chartres pour
protéger
les populations civiles. Il raconte ce qui lui est arrivé le
15 juin
1940. Il
s'est fait arrêter et torturer par les Allemands pour qu'il
reconnaisse que des soldats français des troupes coloniales
ont commis des actes atroces. Ce texte
fait partie du
journal de Jean Moulin, "Premier Combat". Ce
résistant
français, mais également
préfet d'Eure-et-Loir, a écrit ce texte au
printemps
1941, lors d'une visite clandestine à sa famille. «
Pensez-vous
vraiment
leur dis-je en refusant de prendre le
papier, qu'un Français, et, qui plus est, un haut
fonctionnaire français, qui a la mission de
représenter
son pays devant l'ennemi, puisse accepter de signer une pareille
infamie ? »
La réaction est immédiate. Le meneur de jeu nazi se précipite sur moi et, rouge de colère, me menace du poing : « Nous n'accepterons pas, me crie-t-il, que vous vous moquez de l'armée de la Grande Allemagne ! Vous allez signer, m'entendez-vous, vous allez signer ! » Il m'a pris maintenant par le revers de ma vareuse et me secoue furieusement. Je ne me défends pas. « Ce n'est pas, croyez-moi, répliquai-je, en me brutalisant que vous obtiendrez davantage que je commette une indignité. » Alors, avec une force peu commune chez un petit bonhomme de cette espèce, il me projette violemment contre la table. Je titube un peu pour rétablir mon équilibre, ce qui déchaîne les rires des trois nazis. Celui qui était assis tout à l'heure s'est maintenant levé et essaie dans un mauvais français, mais sur un ton plus calme, de me convaincre de l'obligation dans laquelle je suis de signer le « protocole ». Le nazi. - Nous avons toutes les preuves que ce sont vos soldats qui ont commis ces atrocités. Moi.- Je veux bien que vous m'indiquiez ces preuves. Le nazi, prenant la feuille qu'il m'a tendue tout à l'heure. Aux termes du protocole, des effectifs français et notamment des soldats noirs ont emprunté, dans leur retraite, une voie de chemin de fer près de laquelle ont été trouvés, à 12 kilomètres environ de Chartres, les corps mutilés et violés de plusieurs femmes et enfants. Moi. - Quelles preuves avez-vous que les tirailleurs sénégalais sont passés exactement à l'endroit où vous avez découvert les cadavres ? Le nazi. - On a retrouvé du matériel abandonné par eux. Moi. - Je veux bien le croire. Mais en admettant que des troupes noires soient passées par là, comment arrivez-vous à prouver leur culpabilité ? Le nazi. - Aucun doute à ce sujet. Les victimes ont été examinées par des spécialistes allemands. Les violences qu'elles ont subies offrent toutes les caractéristiques des crimes commis par des nègres. Malgré l'objet tragique de cette discussion, je ne peux m'empêcher de sourire : « Les caractéristiques des crimes commis par des nègres. » C'est tout ce qu'ils ont trouvé comme preuves ! ...[...] Le petit officier blond, que j'appelle désormais mon bourreau n°1, fait un geste au soldat qui pointe sa baïonnette sur ma poitrine en criant en allemand : « Debout ! » Dans un sursaut douloureux, je me redresse. J'ai terriblement mal. Je sens que mes jambes me portent difficilement. Instinctivement, je m'approche d'une chaise pour m'asseoir. Le soldat la retire brutalement et me lance sa crosse sur les pieds. Je ne peux m'empêcher de hurler : « Quand ces procédés infâmes vont-ils cesser ? » dis-je après avoir repris quelque peu mes esprits. -
Pas avant, déclare mon
bourreau n°1, que vous n'ayez
signé le
« protocole ». Et à
nouveau, il me tend le papier. [...] Ils me traînent maintenant jusqu'à une table où est placé le « protocole ». Moi. -
« Non, je ne
signerai
pas. Vous savez bien que je ne
peux pas apposer ma signature au bas d'un texte qui
déshonore
l'armée française. » Jean
Moulin, Premier combat,
Paris, Les
éditions de Minuit, 1983
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Chasselay et le château du Plantin. Les massacres du "Vide- Sac". 20 juin.
En fin d’après-midi du mercredi 19 juin, le capitaine Gouzy rassemble les derniers éléments de sa compagnie sur le seul point d'appui qui n’a pas été attaqué dans la journée, le N° 5 installé à Chasselay et sur ses hauteurs sud (château du Plantin). Selon les traditions des Troupes coloniales et à l’exemple de la bataille de Bazeilles, l’officier est bien décidé à résister jusqu’au dernier souffle. Pendant toute la nuit du 19 au 20, les travaux d’organisation sont activement menés autour du château. Le jeudi 20 sera la journée la plus tragique des combats de juin 40 en région lyonnaise. Au milieu de la matinée, une reconnaissance allemande partie des Chères est repoussée par la couverture du PA 5 au nord-est de Chasselay. Furieux, les Allemands constatent donc qui leur faut une nouvelle fois monter une véritable opération sur les Tirailleurs sénégalais de Chasselay comme ils l’ont fait la veille avec de lourdes pertes sur Montluzin et Lissieu, alors que Lyon à 20 km au sud est totalement occupé depuis la veille. Le temps d’acheminer les moyens d’attaque et les appuis d’artillerie, cette opération ne peut être déclenchée avant 13 h 30. Attaquant conjointement depuis les Chères et Montluzin, les fantassins progressent lentement à travers les rues de Chasselay, fouillant toutes les maisons, mais ils ne débouchent sur aucune résistance, le village ayant été évacué pour éviter des représailles à la population. Le combat n’a lieu qu’autour du château, longtemps pilonné par l’artillerie avant l’assaut des fantassins ennemis mené après 15 heures. A 16 heures, submergés, leurs munitions épuisées, les survivants se rendent. Il ne reste plus que le capitaine Gouzy, deux officiers, deux sous-officiers, trois autres Européens et 51 Tirailleurs. C’est ensuite que la barbarie nazie se déchaîne. Les prisonniers sont regroupés avec une sauvagerie incroyable. S’étant interposé, le capitaine reçoit une balle dans le genou tirée d’un Allemand plus excité que les autres. Il est évacué. Puis la colonne est formée pour prendre à pied la direction des Chères par la D 100, les Africains groupés à l’avant, à l’écart de ce qui reste de leurs camarades européens. A mi-distance entre Chasselay et les Chères, au lieu dit "Vide-Sac", terrain dégagé en bordure de route, tous les Africains sont hachés à la mitrailleuse et au canon des chars. Les blindés écrasent de leurs chenilles les morts et les agonisants. Selon les témoignages d’habitants, le massacre a duré plusieurs minutes. ![]() Nécropole de Chasselay où sont enterrés 188 tirailleurs sénégalais Autres lieux de massacres. Au cours de ces journées, tous les soldats africains découverts par les Allemands sont systématiquement exécutés. C’est le cas des 27 Tirailleurs qu’ils découvrent dans une colonne de prisonniers, montée de Balmont ; dans le quartier de Vaise, Lyon-nord. Ils sont alignés contre un mur et fusillés immédiatement. D’autres massacres ont lieu dans de nombreuses communes souvent éloignées des combats, par exemple, à Champagne-au-Mont-d’Or où 12 Tirailleurs sont exécutés, 18 à Lentilly, 13 à Eveux. Au total, selon J.
Marchiani, les Allemands auraient procédé
à un
minimum de 114
exécutions
après combat. Tiré du
site de la
FARAC (Fédération des Amicales
Régimentaires et
d'Anciens Combattants) |
LES PRISONNIERS MAROCAINS DE « L’AN 40 » Au cours de la défaite de juin 1940, le flot de prisonniers de l’armée française atteint 1,8 million d’hommes, parmi lesquels plus de 60 000 combattants d’Afrique du Nord et des colonies, dont le sort va se révéler dramatique. Aux yeux des Nazis, imprégnés d'idéologie raciale, ces militaires « indigènes » de couleur sont des « sous-hommes », pour lesquels ils n’éprouvent souvent que du mépris voire de la haine. Les 18 000 soldats marocains capturés par l’armée allemande doivent d’autre part assumer leur enrôlement volontaire, source d’hostilité supplémentaire de la part de certains Allemands. Ainsi, les premiers instants de captivité se révèlent fatals pour quelques dizaines d’entre eux, en dépit des protections prévues par la convention de Genève pour tout prisonnier de guerre. M. Ennergis, tirailleur marocain fait prisonnier à Lille, fin mai 1940, rapportera ce témoignage poignant : « J’ai vu des Allemands fusiller sur place des Sénégalais. Beaucoup de mes camarades marocains l’ont été aussi parce que les Allemands savaient que nous étions volontaires, contrairement aux Algériens qui étaient des appelés. Je n’ai eu la vie sauve que grâce à mon jeune âge, en faisant croire aux Allemands que les Français avaient voulu enrôler de force mon père et que j’avais pris sa place pour le sauver. » Le 30 mai 1940, dans la même région, à Febvin-Palfart, 32 soldats marocains sont lâchement assassinés par des soldats SS, dans des conditions obscures. Ces soldats prisonniers semblent avoir été tués alors qu'ils se trouvaient en transit. Exténués par une marche forcée et refusant peut-être d'aller plus loin, « (...) les malheureux durent creuser leur tranchée avant d'être exécutés, puis jetés pêle-mêle dans leur tombe, enchevêtrés les uns dans les autres. Ils furent recouverts par le dernier que les monstres exécutèrent, sa funèbre besogne terminée, et abandonnèrent sur le terrain face contre terre (...). Ils appartenaient au 254e régiment d'artillerie divisionnaire. 32 corps furent extraits de la tranchée et 15 seulement furent identifiés (...). Tous portaient le coup de grâce avec la nuque fracassée (...) ». C'est ainsi que le maire du village de Febvin-Palfart , rapportera ce drame, en 1971, au cours de l'inauguration d'un monument communal élevé à la mémoire de ces soldats marocains, victimes de la barbarie nazie. Les marches qui mènent les prisonniers « indigènes » vers les camps de regroupement peuvent ainsi se révéler périlleuses, comme l’illustre aussi le témoignage d’Ousman Aliou Gadio, un tirailleur sénégalais : « On nous a capturé le 20 juin au matin, ils nous ont emmenés à Lyon, on a trouvé là-bas les Français, les Marocains, les Algériens, tout le monde dans un bâtiment, un hangar. On est resté là quatre jours et ils nous ont dirigés sur Dijon, alors on a marché à pied. Ils ont tué 7 marocains avant d’arriver à Dijon. Tous ceux qui ne pouvaient plus marcher, ils tiraient sur lui (…) ».
UNE CAPTIVITE EPROUVANTE DANS LES FRONTSTALAGS DE 1940 A 1944 Redoutant les maladies tropicales et la contamination raciale, ne voulant pas ainsi « souiller le sol allemand », les autorités du Reich nazi décident de ne pas transférer ces soldats « indigènes » sur leur territoire comme c’est alors le cas pour les autres détenus militaires français. Prisonniers maghrébins, noirs africains ou indochinois sont donc internés en France, dans des camps appelés Frontstalags. Ceux qui ont été envoyés initialement en Allemagne ou en Pologne sont transférés dans ces mêmes camps, où les conditions de détention sont très dures. En effet, le ravitaillement y est souvent déplorable et les prisonniers y survivent dans un dénuement total, exposés aux mauvais traitements de leur gardiens et à des travaux agricoles ou industriels exténuants. La tuberculose fait des ravages parmi ces hommes, quand ce n’est pas les balles allemandes. Au Frontstalag n° 231, près de Véluché, dans les Deux-Sèvres, l’un des médecins français qui séjourne au camp racontera : « Des tirailleurs marocains ayant tenté de s’évader s’empêtrèrent dans les barbelés. Surpris par les sentinelles, celle-ci, au lieu de les reprendre et alors qu’ils imploraient grâce, les assassinèrent sans pitié à coups de revolver et de mitraillettes. Le soir, c’est 3 ou 4 cadavres que les médecins français eurent à enlever dans les fils de fer (…) Au cours des obsèques, le rite musulman fut pour leurs gardiens, une occasion de divertissement sadique et de prises de photos. » Lorsque l’armée allemande évacue ce camp, elle laisse enfouis sous les débris des baraquements les corps de 26 combattants marocains morts durant leur détention ! Au début de l’année 1943, les prisonniers « indigènes » de l’armée française connaissent une nouvelle injure à leur statut, puisque l’Allemagne remplace leurs gardiens allemands, réquisitionnés pour combattre les Soviétiques sur le front Est… Par des soldats de l’armée française, elle-même, obéissant au régime de Vichy ! En fonction du bon vouloir des autorités allemandes, la population française offre une aide active et fraternelle à ces malheureux prisonniers en leur apportant des vivres, des soins et un peu de réconfort. Certains facilitent même les évasions des Frontstalags. C’est ainsi que de nombreux soldats d’Afrique du Nord et des colonies, qui se sont évadés, rejoignent les rangs de la résistance française intérieure contre les forces d’occupation allemande. On compte, par exemple, une cinquantaine d’Africains dans le maquis du Vercors. Leurs frères d’armes restés prisonniers dans les Frontstalags sont libérés pour la plupart en 1944.
M. TOURON (professeur d'Histoire-Géographie). Version en arabe : M. BOURAS (professeur d'Histoire-Géographie). ESSAKALI HOUSSAINI Mamoun (3e 09 SI). Tiré du
site : « Le
souvenir des deux guerres mondiales au Maroc » (http://www.lylytech.net/~marocomb/)
et en particulier la page http://www.lylytech.net/~marocomb/articles.php?lng=fr&pg=70 |
Les ZKZ «
Ils ont été ramassés comme des chiens
pris par la
fourrière [...] Parmi
eux des Marocains arrêtés sur le Vieux Port
à
Marseille, d'anciens des
Brigades internationales déjà confinés
dans les
camps de concentration
du sud de la France, sont remis à l'occupant,
"cédés" parfois comme
main d'oeuvre bon marché par d'autres Français
peu
regardants aux
conséquences éventuelles de leurs actes. Sur
l'île,
au même titre que
les bagnards venus de Russie, d'Ukraine, voire même parfois
de
pays
plus lointains encore, ils deviennent des personnes
corvéables
à merci.
Ils sont utilisés aux tâches les plus ingrates
[...]
extrait de
Jean-Louis Vigna, Histoire
d'un camp
nazi, L'île d'Aurigny
(Alderney), Editions Alan Sutton, 2002, ISBN
2-84253-790-4.
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